La confiance affecte directement le cerveau d’autrui : Quelle application concrète dans mon équipe ?

La Startup RH de la semaine by le LAB RH

 

Les neurosciences nous expliquent comment « faire confiance » agit directement sur le cerveau d’autrui. Mais faire confiance à quelqu’un n’est pas si facile, surtout avant d’avoir des résultats concrets. Comment alors intégrer ce fonctionnement à mon bureau sans complications ?

Dans cet article nous expliquerons d’abord comment la confiance agit sur le cerveau des autres. Nous donnerons ensuite un exemple d’application avec la gestion de votre réunion d’équipe.

 

Qu’entend-on par confiance ? Prenons l’histoire d’une entreprise de produits high tech :

Cette entreprise est en difficulté. Les produits mis en vente ont quantité de défauts, l’entreprise perd beaucoup d’argent et risque la fermeture. Dans cette entreprise, dès qu’un ingénieur souhaite emprunter un outil spécial pour ajuster son produit, il doit demander l’autorisation à son chef d’équipe. Du jour au lendemain la direction décide de changer le processus. A partir d’aujourd’hui tout le monde pourra emprunter les outils qu’il souhaite, moyennant d’inscrire son nom dans le fichier commun et de cocher son nom quand l’outil est rendu. Miracle : les défauts disparaissent progressivement et l’entreprise retrouve la voie du profit.

 

Comment expliquer un tel retournement ?

En réalité ce retournement n’est pas directement lié au changement de procédure mais au changement de posture qu’il a impliqué chez les chefs d’équipe vis à vis des ingénieurs produit. Avant, la posture par défaut était « l’ingénieur ne comprend pas pleinement le besoin client il doit avoir mon aval avant de faire un ajustement » : parfaitement cohérent avec la procédure d’autorisation. Maintenant la posture par défaut est « l’ingénieur est capable de comprendre le besoin client, il saura faire le bon ajustement, il est autonome pour emprunter les outils, je lui fais confiance », en cohérence avec la nouvelle procédure qui responsabilise l’ingénieur.

 

Mais alors quel lien avec le fonctionnement de notre cerveau ?

Nos cerveaux fonctionnent en wifi. Ils peuvent communiquer à distance les uns avec les autres sans que nous en ayons conscience.

Lorsque je pense à quelque chose un courant électrique traverse le « réseau de câbles » que forme mes neurones. Or lorsque qu’un courant traverse un câble il se forme un champ magnétique. Ce champ magnétique se diffuse telle une vague tout autour de nous. Il vient en contact avec les personnes autour de moi et notamment avec le « réseau de câbles » de leurs cerveaux. Il induit alors un courant électrique dans leur cerveau et peut ainsi affecter leurs pensées.

Ce phénomène est similaire à celui qu’utilise mes plaques à inductions avec lesquelles je fais la cuisine. La plaque à induction n’est jamais chaude, je peux mettre ma main dessus sans me brûler. Mais si je pose une poêle dessus elle chauffe instantanément. Cette transmission de chaleur se fait par induction électromagnétique.

Dans notre usine, la nouvelle procédure implique que les chefs d’équipe fassent confiance aux ingénieurs. Cette nouvelle posture de leur part induit alors la responsabilisation des équipes qui trouvent d’elle-même l’énergie pour comprendre le besoin client et s’assurer que l’ajustement produit est correct.

 

Comment tester ce principe concrètement dans mon équipe ?

Ces explications sont très souvent surprenantes. Et c’est normal. Cela parait tellement curieux, voir totalement farfelu : difficile à croire, cela va à l’inverse du fonctionnement normal de notre quotidien ! Alors comment expérimenter cela soi-même ?

Vous pourriez par exemple tester ce principe en réunion. Au début de chaque réunion trois rôles sont définis : leader / observateur / secrétaire. Le leader s’assure de définir un agenda avec le groupe et de respecter un timing pour chaque point. L’observateur prend du recul et note les points de tensions ou de progrès et fait un état des lieux à la fin. Le secrétaire note ce qui se dit et fait un résumé des actions et des décisions prises. Les rôles sont pris volontairement et tournent d’une réunion à l’autre.

Nous l’avons fait pour notre équipe d’entrepreneurs avec des résultats qui nous ont nous–mêmes surpris. Cette procédure fait confiance en la capacité de chacun d’être leader, d’écouter, de tirer des leçons pour le groupe Ainsi, on responsabilise et induit ces comportements chez les autres.

En entendant cette histoire, d’autres équipes – comité de direction, équipes projets, grands groupes, associations – nous ont demandés de l’implémenter chez eux et de les guider dans les prochains petits pas permettant de booster la confiance au sein de leurs équipes.

C’est notre métier aujourd’hui. Et pourquoi pas chez vous aussi ?

Artus de Longuemar

Artus est serial-entrepreuneur et conférencier dans le domaines de l'intelligence humaine et artificielle. Avec le Bureau Papillon il applique les dernières découvertes en matière de fonctionement de nos cerveaux pour la transformation des entreprises.