L’interim ni une voie de garage ni a bout de souffle
En France, on dénombre pas moins de 850 700* intérimaires. Dans le paysage de l’emploi français, l’intérim a longtemps été associé à une précarisation du travail, à des travailleurs peu qualifiés et à une forme d’emploi subie plutôt que choisie. Mais les aspirations au travail des jeunes générations et le marché du travail en tension changent la donne. Qu’il s’agisse de travailler en mode projet, de multiplier les expériences et les environnements de travail ou de s’assurer un retour durable à l’emploi, cette solution flexible et dynamique présente de nombreux atouts, côté salarié comme employeur.
L’intérim, une forme d’emploi de plus en plus choisie
Le nombre croissant d’intérimaires en France semble peu à peu démonter les préjugés qui ont longtemps pesé sur cette forme d’emploi. En février 2018, celle-ci a progressé de 7%* par rapport à 2017.
Les jeunes générations ne rêvent plus de faire carrière dans la même entreprise. Elles cherchent désormais à travailler de façon agile et choisissent de plus en plus des missions qui leur permettront d’acquérir de l’expérience. Pour les Millennials, et la génération Z qui lui succède, l’intérim offre une certaine liberté et permet de profiter de temps libre entre deux missions.
L’intérim propose des missions dans tous les secteurs d’activité, tous les types de structure et s’adresse à tous les niveaux de qualification. Elle est souvent choisie par des personnes qui souhaitent découvrir de nouveaux environnements de travail, un métier ou un secteur d’activité et qui cherchent à développer leur adaptabilité, une “soft skill” de plus en plus plébiscitée par les recruteurs.
Le secteur d’activité et les compétences jouent un rôle important dans le choix de cette forme d’emploi. Pour des profils techniques très demandés, l’intérim est séduisante puisque les opportunités sont nombreuses et la rémunération est généralement plus élevée du fait des 10% de prime de précarité et du paiement immédiat des congés. Et l’intérimaire bénéficie des mêmes avantages sociaux que les autres salariés de l’entreprise !
Enfin, côté employeurs, l’intérim est un excellent outil de gestion des ressources humaines : les formalités administratives sont moindres, le recrutement est plus rapide et son recours permet à l’entreprise de réduire ses coûts, l’intérimaire ne faisant pas partie de sa masse salariale. Les entreprises utilisent souvent l’intérim pour faire de la pré embauche et perçoivent cette solution comme un moyen efficace d’identifier des candidats pour des postes à durée indéterminée.
Un tremplin pour un retour durable à l’emploi
Pour certaines populations, l’intérim est considéré comme un moyen efficace de multiplier les expériences professionnelles avant un retour durable à l’emploi. Elle est une solution pour les jeunes diplômés pour qui le manque d’expérience engendre des difficultés à l’embauche. Elle leur permet ainsi de découvrir le monde professionnel, développer leur réseau professionnel ou affiner un projet pour améliorer leur employabilité.
Idem dans le cadre d’une reconversion professionnelle, où l’intérim représente un véritable tremplin pour faire ses apprentissages et engranger des expériences qui pourront être valorisées dans la recherche d’un emploi à durée indéterminée.
Enfin, pour les personnes qui rencontrent des difficultés d’accès à l’emploi (seniors, personnes ayant connu un épisode de longue maladie…), l’intérim est un vecteur pour un retour progressif et et un maintien dans l’emploi.
Intérim et égalité des chances
Les nouveaux usages des recruteurs et des candidats ont donné naissance à des solutions de recrutement intérimaire 100% digitales permettant peu à peu de dépoussiérer l’image de l’intérim et garantissant aux candidats une plus grande égalité des chances.
Tout d’abord, les intérimaires peuvent trouver une mission plus rapidement et simplement depuis leur mobile ou tablette. Ensuite, les critères de choix d’un candidat ne reposent plus sur son lieu de résidence ou son origine ethnique mais plutôt sur ses compétences, son taux horaire, sa disponibilité et sa mobilité. C’est lorsqu’il y a un “matching” entre le besoin d’un recruteur et le profil d’un candidat que l’intérimaire peut se voir proposer une mission. Ces outils offrent également une plus grande transparence et une certaine autonomie.
Peu à peu, l’intérim troque son costume de forme d’emploi précaire et misérabiliste pour revêtir celui d’une solution dynamique et dans l’air du temps. La digitalisation de l’intérim lui donne un nouveau souffle en permettant à chacun de se voir proposer des missions en temps réel et de pouvoir les accepter ou les décliner en un simple clic. Toutefois, le futur de l’intérim reste à inventer avec des outils toujours plus précis pour conseiller les intérimaires sur la rémunération à laquelle ils peuvent prétendre, créer des courbes de progression de leur salaire ou encore établir une meilleure adéquation entre le profil des candidats disponibles et les besoins du recruteur. Le tout en mettant toujours l’humain au cœur des processus !
Sources :
*Pôle emploi : le nombre d’intérimaires en juin 2018
*Pôle emploi : l’emploi intérimaire en février 2018
- L’interim ni une voie de garage ni a bout de souffle - 11 décembre 2019