Recrutement

Google peaufine son outil pour les chercheurs d’emploi !

La barre de recherche de Google est sans hésiter l’icône du web, la muse des geeks et la douane du web. Véritable porte d’entrée vers ce monde infinie, 95% des terriens l’utilise et recense plus de 2000 milliards de requêtes par an. Alors quand un marché tel que celui de l’emploi se numérise, il fallait forcément s’attendre à jouer avec le Géant américain. Et l’histoire a montré que Google gagne souvent …

Il serait naïf de dire que Google commence son investissement sur le marché de l’emploi numérique. Le fonctionnement même de Google lui confère une place centrale sur le référencement des sites d’emplois. En étant la principale source de trafic pour les sites web, les acteurs du marché de l’emploi numérique recherchent à tout prix les premières positions des pages Google. Pour ce faire Google propose deux options : le référencement dit payant (Adwords) et le référencement dit naturel qui est en fait une interprétation des algorithmes de Google. Ce modèle illustre bien le poids de Google qui décide seul de l’ordre des pages et engendre souvent de nombreux combats avec les experts SEO des entreprises en course.  En prenant de la hauteur, le géant trouve un intérêt financier énorme à « laisser les autres faire » et en jouant le rôle de chef d’orchestre : Google récupère une grande partie des revenus d’acquisition et c’est de la marge pure.

Ceci dit, une population de demandeurs d’emploi qui sollicite la fameuse barre de recherche Google, est une opportunité immense pour le géant américain. Tendance appuyée par les chiffres du chômage qui offrent un horizon dégagé à ce marché. Google appuie son souhait de participer à ce marché à travers Google Hire qui est un outil de gestion des recrutements et plus récemment la Cloud Jobs API qui ambitionne de fournir un langage commun pour décrire les offres. En effet les offres d’emploi sont aujourd’hui soumises à différentes syntaxes et catégorie d’emploi, propres à chaque acteur du marché. Autres conséquences du développement de l’emploi par le numérique, la multitude des offres dispersées sur la toile. Les agrégateurs se sont d’ailleurs épris de ce constat en proposant une plateforme unique avec de multiples offres. Sur ce point, le service public représenté par Pôle emploi a aussi pris ça part de responsabilité en essayant d’aller un peu plus loin avec le code ROME qui va dans le sens de la logique de Google à savoir la création d’un langage commun. Or, les résultats de cette opération menée par Pôle emploi sont assez mitigés et manque de souplesse.

Avec le Cloud Job API, Google s’est appuyé sur des nomenclatures préexistantes et 17 millions d’offres d’emplois en provenance du web américains. C’est ce corpus qui distingue l’investissement de Google par rapport à ceux des acteurs du marché. Toutes ces « mégadonnées » ont été traitées pour produire un « dictionnaire d’emplois » et un « dictionnaire de compétences », tous deux structurés en ontologies permettant de la souplesse et des équivalences.

Ce nouveau langage de Google représente une véritable menace pour les acteurs du marché qui devront jouer avec « un langage universel partagé » : la promesse de Google.

Une chose est sûre les agrégateurs et multi diffuseurs d’offres d’emplois doivent se poser beaucoup de question et attendre le Cloud Job API comme une menace de grande ampleur.

Enfin, la démarche de Google impose une nouvelle interrogation à savoir le rôle des services publics de l’emploi dans la régulation et la transparence du marché du travail sur le numérique.

La Rédaction

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