Conseil RH

Gestion du stress en entreprise : apprenez à vous auto-recadrer

Selon les stoïciens, parmi les choses que nous subissons, les unes dépendent de nous, les autres ne dépendent pas de nous. Par exemples :

  • Dépendent de nous : mon jugement de valeur sur les choses, ma possibilité d’agir si j’en ai les moyens, l’envie d’agir, …
  • Ne dépendent pas de nous : la maladie, les comportements des autres, le temps qu’il fait, les évènements extérieurs, les opinions des autres …

Donc à quoi sert d’être accablé par des choses qui ne dépendent pas de notre volonté ? Si je suis impuissant à changer les choses, je perds mon temps et je suis malheureux sans que cela change la situation.

 

Alors comment faire faire face à une situation embarrassante ?

Déterminer ce qui dépend de moi, ou bien la partie qui dépend de moi et agir ! Et pour la partie qui ne dépend pas de moi, je suis libre de décider de ne pas lui accorder d’importance, c’est un choix.

Pour ce qui dépend de moi, soit il s’agira d’actions à mettre en œuvre, soit il s’agira de changer ma perception, ma façon de voir les choses

Si j’appréhende une présentation en public, je peux répéter …

Si ma télévision est en panne, je peux décider que c’est un problème et me dire que la soirée est gâchée. Je peux aussi me dire que c’est enfin l’occasion de finir mon livre.

Depuis Épictète on sait que « ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les jugements qu’ils portent sur les choses. » Notre vérité est toute relative. Chacun interprète la réalité à travers ses lunettes.

 

Car les comportements, les pensées et les émotions sont en interaction constante. Ainsi, mes pensées génèrent des émotions qui favorisent certaines réponses comportementales (actions ou au contraire évitement de l’action) au détriment d’autres.

Ces pensées nous traversent l’esprit automatiquement par rapport à une situation donnée, d’où leur nom de « pensées automatiques » Il peut s’agir de croyances ou mode de raisonnement que l’on s’est forgé au fil du temps et qui constituent les lunettes à travers lesquelles on voit le monde.

Ces pensées automatiques sont souvent utiles pour savoir comment se comporter, elles ont souvent fait la preuve de leur efficacité mais quand elles génèrent des comportements contre productifs, elles peuvent devenir notre meilleur ennemi (ou « croyances limitantes »).

Alors c’est quoi un comportement productif ? Encore un truc pour rentrer dans un moule ? Et bien non, il s’agit d’un comportement productif pour vous, qui vous permette d’atteindre vos objectifs et de vous sentir le mieux possible avec les situations auxquelles vous avez à faire face. C’est une démarche pragmatique. Puisqu’il existe plusieurs façons de voir les choses, je choisis la plus avantageuse pour mon moral et pour avancer.

Si par exemple-toute ressemblance avec une situation vécue ne serait que fortuite– vous partez en vacances une semaine à Venise et que vous apprenez que votre avion est annulé en vous rendant à l’aéroport (la situation) … un mélange affreux de stress, de colère, d’abattement, de déception (les émotions) pourrait vous submerger. Surtout si ce qui vous passe par la tête est : « c’est insupportable, ils devraient avoir un peu plus d’égards quand ils annoncent une nouvelle pareille, c’est encore sur moi que ça tombe et en plus il faut absolument que je parte aujourd’hui, je suis attendue, moi ! c’est dramatique je ne trouve aucune solution …. Ils m’ont gâché mes vacances. Tiens, j’ai même plus envie d’y aller ! » (Les pensées)

Quel comportement adopter ? Retourner à la maison et bouder toute la semaine ? Y aller en voiture ? « Oui mais ça va être fatiguant, coûteux et ça va réduire la durée de mes vacances car il faudra repartir plus tôt… Et puis, c’est pas à moi de faire les efforts c’est quand même eux qui sont en tort, non ? »

Ou alors y aller en voiture mais en changeant ma façon de penser, mon « mindset », sinon les vacances sont vraiment mal parties….

« Finalement ça a un certain charme l’imprévu ! Ah je n’étais pas allée en Italie en voiture depuis des lustres, c’est vrai que c’est sympa de passer la frontière et de boire un bon petit café ristretto, de voir les paysages changer au fur et à mesure. Et puis je vais pouvoir ramener plein de choses avec ma voiture ! Et puis je ne vais pas me laisser gâcher mes vacances par une compagnie aérienne et puis je me suis déjà sortie de situations bien plus difficiles que ça, même pas mal ! »

Quelles bonnes vacances finalement !

 

La démarche d’auto recadrage : entrainez-vous !

  1. Repérer une situation inconfortable pour vous
  2. Demandez-vous ce qui dépend de vous
  3. Lancer les actions qui permettent de résoudre la problématique. Si ça ne marche pas mettez plus de moyens ou essayer quelque chose de radicalement différent ou faites-vous aider
  4. Essayer une autre façon de voir les choses, plus confortable :
  • Nommer les émotions que vous ressentez
  • Lister toutes vos pensées. Qu’est-ce que je me dis dans ma tête quand je ne me sens pas bien avec cette situation ? Et quoi d’autre encore ? Et qu’est-ce qu’il y a derrière ça ? Et sur quelles hypothèses ça repose ? Evaluez les aspects positifs et négatifs à penser de cette façon dans la situation
  • Nuancer vos pensées: Est-ce que c’est sûr ? Est-ce que c’est toujours vrai ? Est-ce que c’est réaliste ? Qu’est-ce que pourrait penser quelqu’un qui saurait sortir de cette situation, ou qui vivrait bien la situation ? Quelles sont toutes les autres façons possibles de voir les choses ?
  • Expérimenter: et si j’essayais un peu de voir les choses autrement pour voir ce que ça donne ? Ecrire et répéter votre nouvelle façon de penser pour l’ancrer

 

Bien sûr, il n’est pas possible ni même souhaitable (si vous êtes en colère car quelqu’un vous menace…) de modifier son état d’esprit dans toutes situations. Mais quand « positiver » vous rend plus serein ou vous permet d’avoir une meilleure confiance en vous, vous pouvez devenir votre meilleur ami.

L’approche cognitivo-comportementale de la résolution de problèmes (inspirée des TTC) apporte une méthodologie structurante en coaching. Mixée avec d’autres approches, elle permet aux personnes accompagnées d’acquérir plus d’autonomie.

Laurence Ruto

Laurence Ruto

Après 20 ans d'expérience dans l'industrie pharmaceutique, j'accompagne aujourd'hui les équipes et les personnes à travers des missions de coaching, de conseil et de formation au sein d’ UPSIDE, pour tout secteur d’activité. www.up-side.fr