Relation au travail : on nous aurait menti ?
La relation au travail et à l’entreprise des salariés, en fonction de leur âge, est au centre d’une étude inédite réalisée par l’Institut Opinionway pour la société Horoquartz, leader français sur le marché de la gestion des temps et des plannings. Principal enseignement : le « big bang RH » annoncé avec l’arrivée des générations Y et Z sur le marché ne se vérifie pas…
L’éditeur de logiciels Horoquartz a un positionnement privilégié au coeur de la relation entre l’entreprise et ses collaborateurs avec des solutions qui gèrent quatre millions de salariés français. « Comme beaucoup, nous avons constaté un discours dominant autour d’une révolution RH en cours, liée à l’arrivée de nouvelles générations très différentes des précédentes dans la vie active » témoigne Thierry Bobineau, Directeur Marketing d’Horoquartz.
Pour aller au-delà de l’abondante littérature qui existe sur le sujet et se faire sa propre idée sur le lien entre générations et relation au travail, Horoquartz a confié à l’institut Opinionway une enquête inédite en France. « Pour tout dire, nous avions l’impression que certains postulats avaient besoin d’être vérifiés sur un plan statistique », commente Thierry Bobineau.
Un exemple ? D’un côté, on dit les baby-boomers fidèles à l’entreprise, engagés, exécutant sans discuter ce qui leur est demandé. De l’autre, on a la génération Y, pour laquelle le travail serait un peu moins une valeur centrale, l’intérêt du travail primerait sur le salaire, l’équilibre vie privée-vie professionnelle serait incontournable et qui aurait tendance à vouloir comprendre ce qui lui est demandé avant de le réaliser. Mais cela correspond-il à une réalité statistique ? Nous avons voulu le savoir en interrogeant un échantillon représentatif de 2200 salariés français.
Beaucoup de similitudes entre jeunes et moins jeunes
De cette étude réalisée par Opinionway, il ressort des éléments qui vont parfois à l’encontre des discours habituels. Les jeunes seraient plus focalisés sur l’intérêt du travail que sur le salaire ? 84% des moins de 30 ans (un record) indiquent qu’il est important voire très important de gagner beaucoup d’argent dans le cadre professionnel. « Ceci n’est pas incompatible avec l’importance accordée au sens du travail, précise Thierry Bobineau, d’ailleurs, ce sujet est une préoccupation pour toutes les générations. Les 60 ans et plus lui attribuent exactement la même importance que les moins de 30 ans. »
Sur l’équilibre vie professionnelle-vie privée, l’étude démontre une attente identique quel que soit l’âge. Les écarts ne sont que de 2 points entre les différentes générations (97% pour les moins de 30 ans, 95% pour les 60 ans et plus).
Quant au besoin d’appréhender la finalité du travail demandé avant de l’exécuter, ce sont les salariés les plus âgés qui l’expriment avec le plus de force ! Ainsi, 69% des collaborateurs de 50/59 ans souhaitent comprendre l’objectif de la mission avant de la réaliser, contre 67% des 30-39 ans et 61% des moins de 30 ans.
Quelques différences liées à l’âge plus qu’à une culture générationnelle
Sur à peu près tous les sujets étudiés, on observe ainsi des écarts maximum de 5 points entre les différentes tranches d’âge de salariés étudiés. « Les seuls écarts vraiment significatifs ont trait au salaire et également à la fidélité à l’employeur, poursuit Thierry Bobineau. Si 22% des moins de 30 ans pensent qu’il est nécessaire d’en changer tous les trois ans, ils ne sont que 4% dans la tranche des 50-59 ans. A l’inverse, 73% des 50-59 ans pensent qu’il faut rester 10 ans et plus chez le même employeur contre 35% des moins de 30 ans. Nous pensons que ces chiffres ne traduisent pas à coup sûr un marqueur générationnel, mais bien un phénomène lié à l’âge par lui-même. Il est logique de vouloir gagner de l’argent en début de carrière et d’enchaîner les expériences professionnelles avant de se stabiliser. »
Des différences sur la façon de travailler
Concernant la façon de travailler, l’enquête met en évidence de vraies différences entre les générations. Ainsi, les plus jeunes sont 55% à plébisciter le télétravail, contre 41% des 50/59 ans. Les moins de 30 ans sont 69% à utiliser les réseaux sociaux à titre personnel pendant leur temps de travail quand les 60 ans et plus ne sont que 19%. 39% des moins de 30 ans aimeraient avoir deux emplois en parallèle. Cette proportion tombe à 28% pour les 40-49 ans et à 19% pour les 60 ans et plus « Au final, on se rend compte que les vraies différences générationnelles au travail sont plus dans les attitudes que dans la relation au travail et à l’employeur », précise le Directeur Marketing d’Horoquartz.
D’autres facteurs sont parfois plus différentiateurs que l’âge dans la relation au travail et à l’entreprise. Ainsi, le sexe, la qualification, et parfois même la région semblent plus discriminants que la génération du salarié sur certains sujets. Les femmes sont par exemple plus nombreuses à demander de la souplesse dans les horaires de travail (85% contre 77% des hommes) ou à souhaiter pouvoir télétravailler (53% contre 46%) ou à vouloir développer leurs compétences (93% contre 88%).
- Quelques moyens de financement de logiciels inédits par les startups - 16 mars 2023
- HR Path, nouveau partenaire de Cegedim SRH pour la distribution et l’intégration de la solution TEAMSRH - 13 mars 2023
- Comment concilier bien-être et vie professionnelle grâce à la flexibilité des entreprises ? - 7 mars 2023