Plus d’un Français sur deux estiment que les Pouvoirs publics ne soutiennent pas assez les entreprises de taille moyenne en France
Afin de répondre à la question ” Comment passer de la Start-up nation, voulue par le Président de la République, Emmanuel Macron, à une France permettant le développement des entreprises de plus grande taille (Scale-up “, PME, ETI…) ” sujet clé pour la croissance de notre pays, Rumeur Publique, l’agence d’influence des entreprises qui innovent, a demandé à OpinionWay d’interroger les Français sur cette thématique.
Il en ressort notamment que 71% des Françaises et Français considèrent que le soutien des Pouvoirs publics aux PME est insuffisant et 58% pour les entreprises de taille intermédiaire, les ETI, soit une moyenne de 53% (contre 42% pour le soutien aux start-ups et 12% pour celui aux grandes entreprises).
Alors que 90% des personnes interrogées soulignent que le développement des entreprises de taille moyenne est un élément clé pour la croissance économique française (42% oui tout à fait, 48% oui plutôt), développement considéré aujourd’hui insuffisant par rapport à nos voisins allemands ou même italiens, selon une grande majorité d’économistes.
Pour encourager ce développement des entreprises de taille moyenne, les Françaises et les Français privilégient les prêts bancaires à taux zéro et un ” small business act ” à la française qui réserverait une part des commandes publiques aux PME et ETI. Parmi les autres mesures, les sondés choisissent dans une moindre proportion un accompagnement accru pour ce type d’entreprise par la BPI, la Banque Publique d’Investissement, un crédit d’impôt recherche renforcé et une garantie de l’Etat. Le soutien politique direct n’est pas, à leurs yeux, prioritaire.
Au cours d’une table-ronde organisée chez l’accompagnateur de start-ups, The Family, Rumeur Publique a réuni ce 26 novembre 2018 trois dirigeants d’entreprise pour commenter ce sondage et en débattre : Pierre Césarini, PDG de Claranova, Nicolas Chartier, co-PDG fondateur du spécialiste de la revente sur Internet, par téléphone ou en agences, de voitures reconditionnées, Aramisauto.com, et Jean-Vincent Raymondis, Directeur général de Saretec, spécialiste de la gestion des risques, de l’expertise et de l’anticipation des sinistres.
Pour Pierre Cesarini, PDG de Claranova, ” réussir le changement d’échelle, de start-up à scale-up ne va pas de soi. Il n’est pas ” automatique ” car si avoir beaucoup de startups est une condition nécessaire, elle n’est pas suffisante pour créer un leader technologique français au niveau mondial. Nous n’avons créé en France que 4 licornes en 30 ans et il n’existe à ce jour aucun vrai leader technologique français alors que nous en avons dans tous les autres secteurs d’activités. Ce paradoxe a ses sources à la fois du côté des entrepreneurs et du côté de l’environnement économique français. Construire une société mondiale de plusieurs milliards demande une ambition, une vision, une expérience, une capacité d’exécution très différentes que de lancer un produit innovant. La capacité de financement d’un tel leader global que ce soit en dette ou en equity n’existe pas aujourd’hui en France à cette échelle. Ce sont les deux enjeux à résoudre pour y arriver demain et faire de la France une ” scale-up ” nation autant qu’une ” start-up nation ” car nous avons besoin des deux.”
Pour Nicolas Chartier, co-PDG fondateur d’Aramisauto.com « pour croître, pour passer de quelques dizaines de millions d’euros de chiffre d’affaires annuel à plusieurs centaines, une entreprise doit vraiment penser avant tout client, ce qui ne va pas toujours de soi dans la culture française. Et pour penser client, elle doit savoir affronter en permanence les vrais problèmes, les vrais freins, et se remettre en permanence en question : son organisation, ses équipes et aussi voire surtout ses dirigeants. Pour transformer une entreprise, il faut transformer le patron, en faire un véritable animateur de l’ensemble des collaborateurs. Et un collaborateur motivé, c’est l’atout clé pour fidéliser un client et faire de sa petite entreprise une scale-up et demain une grande. »
Pour Jean-Vincent Raymondis, Directeur général de Saretec, ” si une entreprise comme la nôtre, avec un actionnariat pourtant très particulier puisque composé de ses salariés, n’a pas de problème d’accès à la ressource financière, auprès des banques, de la BPI, des fonds d’investissements, nous faisons face à deux défis : un accès limité à la commande publique avec trop de barrières à l’entrée, et la difficulté à trouver les compétences nécessaires faute de formations adaptées et en raison d’un marché de l’emploi français trop limité. “
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