Les salariés français et la monétisation du CPF
Tous les mois, un panel de 1000 salariés est interrogé par BVA pour BPI group, cabinet de conseil RH. Pour cette deuxième vague, les salariés ont été interrogés sur la monétisation du CPF.
Les principaux chiffres
- 6 salariés sur 10 ne connaissent pas encore les contours de la réforme de la formation et de l’apprentissage
- L’idée de disposer d’un véritable budget formation séduit une grande majorité (83 %)
- 1/3 des salariés souhaitent utiliser le budget CPF pour se reconvertir (33 %)
- Près d’un tiers d’entre eux envisagent également de suivre une formation destinée à s’adapter aux évolutions de leur métier (32%)
Analyse des résultats par Sabine Lochmann, présidente du directoire de BPI Group
Les salariés et la formation : défaut d’information ou manque d’intérêt ? Les résultats du baromètre de l’employabilité d’avril indiquent que les salariés pour une large majorité d’entre eux ne connaissent pas encore ce qu’induit la réforme de la formation professionnelle et de l’apprentissage. Or, l’enjeu aujourd’hui pour les actifs est bien de faire face aux nouveaux besoins professionnels, aux nouveaux métiers, comme à répondre aux métiers d’ores et déjà en tension et qui ne trouvent pas preneur ! Il est alors d’autant plus urgent de renforcer, voire de développer son employabilité dans un pays toujours marqué par un profond chômage de masse.
La formation régulière est incontestablement un des leviers permettant de gérer son parcours de vie professionnel, quel que soit l’âge. Les réformes lancées vont faciliter mieux encore l’accessibilité aux formations pour tous les salariés désireux de développer leurs compétences. Encore faut-il qu’ils le sachent et s’autorisent à l’appréhender en confiance… D’où l’importance de renforcer l’information sur l’existence du dispositif CPF, ses conditions d’utilisation et bien sûr l’accessibilité aux formations, y compris celles réalisées à distance lorsque le salarié habite dans des zones peu couvertes par les acteurs de la formation.
Face à ce véritable défi d’information, il appartient aux pouvoirs publics, aux branches professionnelles, aux fédérations de mener des campagnes régulières et adaptées à tous. Sans oublier le rôle des entreprises et de leurs managers, tout aussi déterminants dans la mise en place d’une stratégie de gestion des parcours professionnels. Car, au-delà des dispositifs de communication interne, très souvent déployés dans les grandes entreprises, l’entretien professionnel obligatoire tous les deux ans quelle que soit la taille de l’organisation, permet de faire le point sur l’employabilité du salarié, et de réfléchir avec lui à son projet professionnel et donc de caractériser les formations qu’il pourrait suivre… Ce rendez-vous peut être l’occasion de rappeler au salarié les nouvelles modalités du CPF et d’identifier ses envies et besoins.
Devenir employable : c’est le projet des salariés prêts à utiliser leur CPF
Qu’il s’agisse des 40 % de salariés au courant de la réforme ou les 60% d’entre eux qui l’ignorait, l’idée de disposer d’un véritable budget formation séduit tout le monde !
La prise de conscience est bien amorcée. Les chiffres de ce baromètre prouvent que les salariés sont prêts à faire preuve de souplesse, d’adaptabilité et de pragmatisme. Ils souhaitent non seulement majoritairement se former mais sont surtout dans l’optique d’être plus employable grâce à une expertise renforcée et de s’adapter aux évolutions annoncées de leur secteur d’activité.
Toutefois, certains vœux semblent éloignés de quelques réalités. Ils souhaitent par exemple utiliser ce budget pour se reconvertir (33%)…mais le budget CPF à lui tout seul ne pourra sans doute pas soutenir un tel projet, même en tenant compte de la portabilité des droits.
Deux questions se posent alors : d’une part, est-ce le budget CPF est adapté aux besoins de formation en vue d’une reconversion ? Et d’autre part, le salarié désireux de changer de métier est-il vraiment prêt à passer le cap ? C’est quasi un paradoxe historique auquel le salarié français est confronté quand il s’agit de transformer un rêve en réalité : nombreux sont les freins qui vont le ralentir ou le bloquer. Là encore, des solutions d’accompagnement existent en amont d’un tel projet comme le bilan professionnel qui va sécuriser le salarié en l’aidant à définir la faisabilité d’une reconversion avec les moyens à mettre en œuvre.
Notons qu’à l’encontre d’une idée aujourd’hui généralement répandue, les formations relatives aux nouvelles technologies attirent moins, c’est bien l’employabilité immédiate qui est au cœur des préoccupations des salariés. Les échanges et la médiatisation autour de la réforme de l’apprentissage et de la formation professionnelle ont eu le mérite de sensibiliser davantage les salariés à leur avenir en matière de compétences et d’employabilité. Les résultats de ce baromètre montrent que les salariés ont la volonté de devenir pleinement partie prenante du choix de leurs formations, c’est un beau défi que les dirigeants d’entreprises, les DRH mais aussi les syndicats vont devoir relever.
Méthodologie :
Enquête réalisée par BVA pour BPI group. Enquête réalisée par Internet auprès de salariés du 20 au 27 mars 2018 sur un échantillon de 1005 personnes représentatif de la population française salariée âgée de 15 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée grâce à la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, secteur d’activité, taille d’entreprise et région d’habitation.
A propos de BPI group :
Créé en 1984, le cabinet de conseil en management à dimension internationale est composé de 4 marques de conseil RH : BPI group, Leroy Consultants, Leroy Dirigeants, Bernard Brunhes. Reconnu comme le tiers de confiance du conseil RH, le groupe propose un accompagnement stratégique et opérationnel sur-mesure à ses clients. Ses domaines d’intervention s’adressent aux salariés, aux entreprises et aux territoires. Les 700 consultants de BPI group disposent d’une expertise sur les domaines suivants : stratégie RH et sociale, refonte d’organisation, transformation RH, management des talents, développement économique, outplacement, dialogue sociale. BPI group développe un ancrage territorial, auprès de ses clients avec 26 bureaux en France et 30 implantations dans le monde. Le Groupe est détenu depuis 2012 par le fonds d’investissement Perceva.
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