Covid-19 : quels impacts sur le moral des actifs français ?
En à peine deux mois, l’optimisme des actifs occupés concernant leur situation professionnelle à horizon de 5 ans a chuté de 9 points, selon une étude IFOP pour Michael Page & Page Personnel
Après deux mois de confinement et alors que les entreprises reprennent leur activité avec une certaine prudence, quels sont les impacts de la crise du covid-19 sur le moral des actifs français ? Comment appréhender les tendances qui structureront le marché de l’emploi, dans un monde où chacun devra apprendre à vivre avec la covid-19 et ses conséquences économiques ?
Covid-19 et perspectives professionnelles, où en est le moral des actifs français ?
Fin avril 2020, 58 % des actifs étaient optimistes en pensant à leur situation professionnelle dans cinq ans alors qu’ils étaient 67 % en février. Une baisse de 9 points enregistrée en à peine deux mois ; conséquence directe de la propagation du covid-19 et des mesures adoptées pour contenir le virus.
Les femmes plus résilientes que les hommes ?
En tout cas, elles affichent un meilleur optimisme que les hommes face à leur avenir professionnel et ce malgré la crise sanitaire : -7 points (65 % en février vs 58 % en avril) contre -11 points (69 % vs 58 %).
Plus particulièrement, ce sont les actifs de plus de 35 ans qui affichent la plus forte baisse de confiance, avec une chute de 12 points (de 63 % en février à 51 % fin avril). En effet, présents depuis plus longtemps dans le monde du travail ils ont une meilleure compréhension des mécanismes à l’œuvre et ont également, pour beaucoup, le souvenir de la crise de 2009 notamment.
Fait surprenant en revanche, les travailleurs indépendants sont encore 67 % à être optimistes, en baisse de seulement trois points par rapport à février, alors qu’il s’agit d’un des statuts particulièrement fragilisés par les conséquences économiques de la crise sanitaire. À l’inverse, les employés, qui pourtant ont pu bénéficier du chômage partiel, ont perdu 11 points de confiance dans leur avenir professionnel (67 % optimistes en février vs 56 % fin avril).
Les ouvriers, de leur côté, sont les plus inquiets : ils ne sont plus que 49 % à se montrer optimistes alors qu’ils étaient 66 % en février, soit 17 points d’écart ! En effet, il s’agit généralement de la profession la plus touchée lors des crises économiques et rappelons que le PIB s’est contracté de 5,8 % au premier trimestre 2020 selon l’INSEE, la plus forte baisse dans l’histoire depuis 1949.
La taille de l’entreprise joue aussi un rôle considérable sur le moral des salariés.
- Les actifs travaillant dans des grandes entreprises (plus de 1 000 effectifs), sont 62 % à être optimistes en pensant à leur situation professionnelle dans les cinq prochaines années, en baisse de seulement trois points par rapport à février.
- À l’opposé, au sein des structures de moins de 20 salariés, la chute est bien plus marquée : seulement 48 % des actifs déclarent aujourd’hui être optimistes contre 67 % en février, soit une baisse de 19 points. Le covid-19 a eu des impacts immédiats sur les petites structures, qui se trouvent d’autant plus fragilisées qu’elles disposent de moins de trésorerie pour traverser la crise et protéger leurs salariés.
Le secteur de l’industrie est celui qui affiche la plus forte baisse d’optimisme : moins 27 points en seulement deux mois, passant de 69 % à 42 % ! En effet, il s’agit d’un secteur qui a été particulièrement affecté par la crise avec l’annulation ou le report de certaines commandes et l’arrêt complet des ventes durant 2 mois (notamment aéronautique et automobile).
L’Auvergne-Rhône-Alpes est la région où les effets de la crise sanitaire ont été les plus prononcés : le niveau d’optimisme des actifs est passé de 70 % à 48 % entre février et avril. Cette forte chute s’explique notamment par la prédominance du secteur industriel qui a été très impacté par la crise. En effet, l’Auvergne-Rhône-Alpes figure parmi les régions les plus industrialisées de France, avec 482 000 emplois. Et aujourd’hui, malgré la reprise, ces entreprises (dont un grand nombre de PME) se montrent prudentes quant à la reprise des ventes.
Quelles sont les tendances qui structureront le marché de l’emploi ?
Le marché du travail vit depuis plusieurs années une réelle révolution. La crise du Coronavirus (Covid-19) qui a frappé le monde entier début 2020 aura encore renforcé les transformations déjà à l’œuvre, jouant même parfois un rôle d’accélérateur.
Evolution des métiers et formation professionnelle, métiers d’avenir et nouveaux défis de l’orientation professionnelle, émergence de nouvelles formes de travail : l’étude IFOP réalisée pour Michael Page & Page Personnel, sur “Les grandes tendances du marché du travail”[ii] fournit toutes les clés de lecture pour saisir les enjeux de fond du marché de l’emploi.
Quelques enseignements à retenir :
- Plus que jamais, la formation professionnelle continue s’imposera comme un enjeu clé pour garantir la compétitivité des entreprises et la performance des salariés (ainsi que leur employabilité). Oui mais… dans les faits, seuls 54 % des actifs (et 52 % des cadres) jugent efficace l’accompagnement proposé par leur employeur pour les soutenir dans l’évolution de leurs missions, alors que celles-ci évoluent largement. Il est donc essentiel pour les ressources humaines de renforcer la communication sur les dispositifs en place dans l’entreprise, et de revoir les modules proposés pour les orienter davantage vers le développement de nouvelles compétences techniques et comportementales.
- Malgré la sortie de confinement en France, il est encore difficile d’évaluer précisément comment et quand reprendra l’activité des entreprises. Dans ces conditions, comment accompagner les étudiants dans leur orientation professionnelle ? Surtout quand on sait que 56 % des actifs ont un jugement négatif envers les conseils d’orientation dont ils ont bénéficié dans le cadre de leur parcours scolaire. En conséquence, mais aussi souvent par méconnaissance du marché de l’emploi, 40 % ne se sentent pas capables de conseiller un jeune adulte dans son orientation professionnelle. La crise sera sans doute l’occasion de renforcer les liens entre le monde de l’éducation et celui du travail pour assurer une meilleure cohérence dans la formation des étudiants.
- 55% des cadres (66% des actifs) n’avaient aucune idée de ce qu’était le management de transition avant la crise. Un type de mission qui s’adresse pourtant particulièrement aux cadres expérimentés. En contexte d’urgence et de retournement, le recours au Management de Transition, prioritairement en Finance et Ressources Humaines, mais aussi au sein des départements Achats, Supply Chain ou Informatique devrait se dégager.
À propos de PageGroup
PageGroup, leader du recrutement et de l’intérim spécialisés, s’appuie sur plus de 700 consultants répartis au sein de 20 bureaux pour une présence de proximité sur tout le territoire. L’expertise de PageGroup se décline à travers 4 marques phares : Page Executive (cadres dirigeants), Michael Page (cadres confirmés), Page Personnel (ETAM & cadres de 1er niveau) et Page Outsourcing (spécialiste du RPO).
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