#ChooseFrance ou #AvoidFrance ?
Le Premier Ministre a affirmé aujourd’hui sa volonté d’étendre le décret dit « Montebourg ».
France Digitale, l’association des entrepreneurs et des investisseurs français du numérique tient à exprimer ses plus vives inquiétudes.
France Digitale partage la volonté du Premier Ministre de voir grandir en Europe des champions du numérique mais l’invite à éviter une nouvelle « affaire Dailymotion », qui heurterait durablement l’attractivité de nos startups.
Les investissements étrangers sont un levier nécessaire à la croissance et l’internationalisation des startups. Au premier semestre 2017, les 5 plus importants investissements dans les startups françaises ont été réalisés en co-investissement avec des fonds étrangers (Baromètre EY du capital risque en France).
« Les investisseurs internationaux basés à Londres, Berlin, New York voire Moscou ont redécouvert l’Hexagone depuis la belle entrée en bourse de Criteo (fin 2013) et ont, depuis, été les chefs de file de plus de 60% des gros tours de tables réalisés par nos start-up. Un sursaut protectionniste prendrait totalement à contrecourant cette dynamique . De même, les acquisitions de sociétés technologiques par des acteurs internationaux ont le double bénéfice de permettre le recyclage de la création de valeur dans l’écosystème Tech et, dans une vision post-Brexit, de favoriser l’implantation en France de sièges sociaux par ces acquéreurs internationaux. » analyse Jean-David Chamboredon, Président de France Digitale et ex- porte-parole du mouvement des Pigeons.
« Il est légitime de protéger nos innovations contre les prédateurs mais gardons à l’esprit qu’il ne peut y avoir de champions du numérique français sans alliés étrangers. Cela fait partie de la vie quotidienne d’une économie mondialisée et il ne faudrait pas que le décret isole nos startups ou réduise à néant les efforts accomplis pour améliorer l’attractivité de notre pays. » défend Fleur Pellerin, membre du Board de France Digitale, ancienne Ministre de l’Economie Numérique.
Sans contester le bien-fondé d’une forme de protection contre le « pillage » dans certains secteurs stratégiques, France Digitale appelle le Gouvernement à la plus grande prudence dans la mise en place d’une éventuelle extension du décret dit « Montebourg » et ce, à la fois en termes de champ et de modalités précises (et non arbitraires) d’application et bien sûr, de communication vis-à-vis de nos partenaires internationaux. France Digitale propose que le décret fasse l’objet d’un groupe de travail ad hoc, associant les startups potentiellement concernées.
France Digitale rappelle que l’émergence de champions du numérique Français est déjà fortement contrainte :
- Pour que le capital de nos startups devienne plus tricolore. Il faudrait que l’Etat encourage la création d’investisseurs de long-terme. Si la loi Pacte ne prévoit pas, par exemple, une forme d’orientation de l’assurance-vie vers le capital-risque et le non-côté, aucun instrument de financement pérenne n’existera au service du développement des sociétés innovantes et technologiques.
- Les législations Européennes en cours de mise en œuvre sur la data, moteur de l’intelligence artificielle, risquent de freiner considérablement le développement de ce secteur stratégique et de favoriser les puissants acteurs issus d’autres continents. Plus qu’une politique nationale, nous avons besoin d’une politique européenne forte et ambitieuse.
Ne cédons pas à la tentation d’une nouvelle affaire Montebourg/Dailymotion, qui heurterait durablement l’attractivité de la France et consacrerait le #AvoidFrance dans l’esprit de nos partenaires internationaux.
Jean-David Chamboredon, Co-Président de France Digitale
Rachel Delacour, fondatrice de Bime Analytics (rachetée par Zendesk), Co-Présidente de France Digitale
Fleur Pellerin, membre du Board de France Digitale, ancienne Ministre de l’Economie Numérique
A propos de France Digitale
Fondée en 2012, France Digitale se donne pour mission de transformer la France en territoire propice au développement des startups, en métropole et à l’international. Elle déploie son action autour de deux axes : d’abord, la montée en puissance de l’écosystème (construction de la communauté, sentiment d’appartenance, networking, transfert de connaissances, échanges de bonnes pratiques) et ensuite, une être force de propositions auprès des institutions publiques françaises, des grands acteurs économiques, des médias et de la Commission Européenne. Le conseil d’administration est composé à parité de 10 entrepreneurs et 10 investisseurs (Fonds de capital-risque et business angels) renouvelé pour moitié chaque année. Il est constitué côté entrepreneurs de David Bessis (Tinyclues), Rachel Delacour (Zendesk for Startups, Zendesk), Paulin Dementhon (Drivy), Jérôme Lecat (Scality), Thierry Petit, Nicolas Cohen (A little market), Guillaume Gibault (Le slip français), Frédéric Mazzela (Blablacar), Teddy Pellerin (Heetch) et Lara Rouyres (The Selectionnist) et du Côté investisseurs : Jean-David Chamboredon (ISAI + Président de FD), Rodolphe Menegaux (Alven Capital), Fleur Pellerin (Korelya Capital), Emanuele Levi (306 Partners) Xavier Lorphelin (Serena Capital), Willy Braun (Daphni), Nicolas Celier (Ring Capital), Claire Houry (Ventech), Samantha Jerusalmy (Elaia Partners), Olivier Mathiot (PriceMinister, Groupe Rakuten).
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