Quand ma grossesse a montré ma sur-activité au travail

Le jour où j’ai annoncé à mon directeur que j’étais enceinte, il a accusé le coup. Et m’a lancé « tu ne te rends pas compte, il va falloir embaucher 3 personnes pour te remplacer ! »

 

Jusqu’à ce que j’informe mon directeur de ma grossesse, je ne savais pas que j’étais une déesse indienne. Dans le panthéon de mon entreprise, je ne pensais pas occuper une telle place… Oui, c’est vrai, je ne compte pas mes heures tant que je n’ai pas fini un dossier. Et mon travail me tient à cœur. Mais je croyais que l’annonce de ma grossesse me vaudrait au moins des félicitations polies. Que nenni !

Avec la tête de quelqu’un qui vient d’apprendre une catastrophe (repeupler le pays, c’est un coup dur), mon directeur m’a indiqué que « je le mettais dans la m… ».

Ben oui quoi, être enceinte, à 40 ans, on n’a pas idée !

Bref, première mesure : ne pas dire aux clients que je suis enceinte, histoire que ma future absence ne leur donne pas l’envie d’aller voir ailleurs. A moi les mensonges et les tenues amples. Ben voyons ! C’est vrai quoi, en société, l’aérophagie est bien plus acceptable qu’un ventre rond et la recherche du futur prénom. Et pour ma disparition (temporaire et programmée), je dis quoi ?

Deuxièmement – j’ai prévenu au 3e mois de grossesse, histoire qu’on ait le temps de s’organiser – comment faire pour me remplacer… En prenant un remplaçant ? La grossesse m’égare ! « Il va nous falloir au moins 3 personnes ! » Tiens, faudra que je demande une augmentation en revenant.

En attendant, j’ai quand même commencé à faire jouer mon réseau pour trouver un (ou une, hein, je ne suis pas sexiste) remplaçant que je puisse informer des dossiers en cours avant de partir. Parce qu’il est aussi possible de trouver un remplaçant sérieux et que c’est mieux s’il sait de quoi il retourne.

Mais quelle sale manie de vouloir à tout prix anticiper… Enfin, après le choc, il a retrouvé la raison et nous avons pu en discuter sereinement.

Je lui ai rappelé qu’il pouvait avoir recours à un CDD de remplacement en spécifiant bien le motif (remplacement pour congés maternité) et la date prévue de mon retour. Et indiqué qu’il était possible légalement de le prolonger si, moi aussi, je prolongeais mon congé.

Du coup, j’ai assisté aux entretiens d’embauche (après tout, je sais ce qu’il faut faire à ma place). Dans quelques semaines, si tout va bien, nous travaillerons en binôme avant que je parte. Une bonne chose car je n’ai pas l’intention de retrouver un champ de ruines à mon retour.

La Rédaction

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