Pourquoi le TOEIC est dépassé
Tout le monde connaît le TOEIC. C’est, dans l’opinion commune, le test de référence pour évaluer le niveau d’anglais en situation professionnelle. Un test qui repose, dans sa forme canonique, sur un QCM de deux heures. Oui, un bon vieux QCM des chaumières, sur papier, en salle d’examen, avec crayon à gomme « numéro 2 » (le 6B est trop gras)… Est-ce l’idée que l’on se fait d’un test de référence en 2018, à l’heure du numérique ? Chacun voit midi à sa porte, mais il est grand temps de réduire le fantôme : le TOEIC ne permet pas d’évaluer précisément les compétences linguistiques des candidats. Il existe d’autres solutions pour évaluer ses futurs collaborateurs ou étudiants : elles sont digitales, simples d’utilisation et, surtout, elles donnent une idée complète du niveau de langue. En 25 minutes et sans bouger de chez soi.
Une cible facile, le TOEIC ? Sans doute, mais il faut être à la hauteur de ses prétentions (et de ses tarifs). Or c’est un test limité par sa nature même : un bon score à un QCM n’offre aucune garantie que le candidat saura s’exprimer et se faire comprendre lors d’une présentation ou d’un simple échange téléphonique. Pourtant, les employeurs sont encore nombreux à se fier à ce score ; et nombreux à déchanter… Car on ne sait pas au juste ce qu’évalue le TOEIC, sinon une forme minimale de compréhension orale et écrite. D’autant plus que les questions posées demeurent très scolaires et n’ont souvent qu’un rapport de surface avec l’univers professionnel. La critique est aisée, certes, mais néanmoins légitime touchant aux insuffisances scientifiques et méthodologiques d’un examen si pratiqué.
« Test Day Procedures »
On ne va pas s’arrêter en si bon chemin. Autant enfoncer le clou. D’un point de vue pratique, le test n’offre aujourd’hui que de l’inconfort à ceux qui le passent. Tout d’abord, il faut s’inscrire en ligne à une session : rien de bien compliqué jusque-là, même si une décision récente d’ETS (la maison-mère, l’USS Enterprise du test linguistique) a réduit drastiquement le nombre de sessions d’examens – divisé par 10. Le nombre de places par session a bien sûr augmenté, mais s’inscrire à la date voulue n’est pas toujours chose acquise : le moment venu, il faut cliquer plus vite que son ombre. L’examen a lieu un jour de semaine, généralement en matinée. Il faut arriver en avance, montrer patte blanche (deux pièces d’identité, au cas où votre jumeau new-yorkais serait dans le coin), sortir « vos deux crayons n° 2 avec de bonnes gommes », compter une demi-heure pour les questions administratives, et deux heures donc, pour deux séries de 100 questions. Les résultats sont communiqués au bout d’une semaine, à moins d’avoir coché l’option « correction express » lors de l’inscription (30€ en sus…). Pourtant, quel autre avantage pour le QCM que d’être facile à corriger ?
At last
Si l’on veut être juste et ne rien cacher, ETS a conçu une autre version du TOEIC, appelée « Speaking and Writing » (pour la distinguer de leur produit phare « Reading and Listening »). Cette version est sans doute née de la conscience des lacunes criantes de leur test numéro 1. On ne peut qu’approuver une telle initiative visant à évaluer les compétences des candidats en expression orale et écrite (et non plus seulement en compréhension). Sauf que… personne ne connaît cette seconde version, et que pour la passer, il faut s’accrocher : une seule session par mois, dans seulement trois villes en France. Et puis, c’est à nouveau 1H30 de QCM. Ce qui nous fait… deux tests (126€ chacun) et 3h30 de QCM pour « évaluer » son niveau d’anglais ! Sans compter le temps de se rendre au lieu d’examen, les coûts engendrés, etc. Passons. Je ne voudrais pas avoir l’air de m’acharner.
Quelles alternatives ? Pour quels avantages ?
Il existe depuis longtemps d’autres tests du même type, qui déclinent avec plus ou moins de bonheur un principe de questions/réponses et d’évaluation du niveau de langue à travers la compréhension orale et écrite, parfois avec l’option expression. Leurs noms sont un peu moins connus que le TOEIC, mais assez pour figurer sur des CV et combler les attentes de certains recruteurs. Mais ce ne sont pas là de vraies alternatives, innovantes, performantes, originales, à même de satisfaire les candidats de la nouvelle génération (dont le mini stylet a remplacé le crayon numéro 2) et de donner à leurs employeurs ou futurs employeurs une idée précise, exacte, de leur niveau d’anglais. Or il existe aujourd’hui des tests de langue 100% en ligne, conçus pour les entreprises et les écoles supérieures, et capables de répondre à cette double exigence du public et de l’employeur. Grâce à la technologie vidéo, ces tests évaluent les quatre compétences (compréhension et expression orale et écrite) et donnent à entendre les candidats en situation. Plus de doute, plus d’erreur, plus de bluff possible.
On s’est aperçu en effet que de nombreux candidats ayant eu un très bon score au TOEIC (ceux issus des grandes écoles de commerce, par exemple) s’en sortaient moins bien dès lors qu’il fallait s’exprimer dans ces tests vidéo, même pour répondre à une question relativement simple, comme « what type of people do you work well with » ou « describe your dream job ». Inversement, des candidats plus âgés se révèlent bien meilleurs dans un exercice d’expression orale et écrite qu’en QCM, ayant depuis longtemps quitté les bancs de l’école et ce type d’examen.
Non seulement ces tests en ligne révèlent le niveau d’anglais réel du candidat, mais en plus ils libèrent ce dernier de toutes les contraintes liées à l’examen classique : plus besoin de se déplacer en centre ; plus besoin non plus de multiplier les pièces d’identité, puisqu’une photo prise pendant le test est jointe aux résultats ; on choisit l’heure, l’endroit et le support – smartphone, tablette, ordinateur – ; le test ne dure que 25 minutes, il évalue les 4 compétences (niveau évalué selon le CERCL), coûte moins cher et, icing on the cake, les résultats sont disponibles sous 48h (sans majoration). Difficile de faire mieux en termes d’expérience candidat… Bref, I shot the TOEIC, mais je n’ai pas creusé sa tombe. RIP.
- Pourquoi le TOEIC est dépassé - 25 janvier 2018