Carrière

Le travail non salarié, une réalité pour de plus en plus de cadres

Le travail non salarié devient une réalité pour un nombre croissant de cadres. De plus en plus travaillent à la mission en freelance. Face à ce phénomène, comment les entreprises avec lesquels ils collaborent parviennent-elles à les fidéliser en faisant émerger une culture commune ? Isidro Bosch, Senior Manager Financial Services pour le cabinet Robert Walters a accepté de répondre pour HR Voice.

 

Comment expliquer que de plus en plus de cadres exercent un travail non salarié ?

Le marché du travail est en pleine mutation. Les cadres sont de plus en plus nombreux à privilégier désormais l’indépendance que procure le travail non salarié, ce qui leur permet d’effectuer des missions plus variées, plus intéressantes, plus riches pour eux en termes de contenu et d’employabilité. Dans cette posture non-salariée, ils ont aussi plus d’indépendance vis-à-vis des dirigeants de l’entreprise, et peuvent se consacrer à leur mission sans devoir intégrer de dimension politique. C’est aussi un moyen de mieux gérer leur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, et cela leur permet d’obtenir une meilleure rémunération… qui finalement devient préférable à une hypothétique stabilité contractuelle. Finalement, pour ces cadres, les employeurs deviennent comme des clients, avec un engagement contractuel sur un temps donné et limité sur une prestation donnée qui est susceptible d’évoluer.

 

Comment les entreprises avec lesquels ils collaborent parviennent-elles à les fidéliser, à faire émerger une culture commune ?

Pour fidéliser un collaborateur externe, il faut que ce dernier se sente impliqué dans les décisions, écouté dans les suggestions, et qu’il ait le sentiment de faire partie, humainement, de l’équipe. Cela passe, notamment, par l’organisation de déjeuners, de rencontres informelles, mais aussi d’évènements ad hoc…Les managers de transition souhaitent en effet développer leur réseau. Ce sont tous ces éléments qui créent auprès du cadre non salarié un sentiment d’appartenance et donc le fidélisent.

 

Pourquoi le cabinet aujourd’hui privilégie justement cette nouvelle façon de travailler pour les cadres ?

En tant que cabinet de management de transition, nous sommes à l’écoute du marché et nous apportons une réponse aux besoins des entreprises, qui recherchent une expertise et une flexibilité de plus en plus forte. Notre positionnement et notre offre répondent aussi aux attentes des cadres, qui évoluent de plus en plus dans ce sens.

Le marché change et Robert Walters a su comprendre cette évolution dès les prémisses, en développant cette offre dédiée et spécialisée, aux côtés d’une offre de recrutement plus classique. Les deux offres sont complémentaires car elles répondent à des besoins différents.

 

Comment voyez-vous le marché du travail des cadres dans les prochaines années ?

En France les contraintes réglementaires et administratives font ralentir un nouveau « modus operandi » qui est inexorable : le travail non salarié. Depuis 10 ans nous sommes passé de devoir éduquer le marché à cette nouvelle façon de travailler en mode non salarié, à un marché qui mûri et dont les acteurs (cadres, employeurs et cabinets) se spécialisent de plus en plus.  L’avenir appartiendra à ceux qui s’auront s’adapter en apportant une expertise et un cadre contractuel flexible.

En Europe, à titre de comparaison, certains pays comme les Pays-Bas ont des marchés plus mûrs d’un point de vue acceptation du cadre qui offre ses services sous forme de prestations de services. La règlementation européenne tend vers la sécurisation du travailleur tout en apportant cette souplesse que le cadre demande.

La question finale qui se pose consiste à se demander si le CDI à l’exclusivité d’octroi d’un crédit bancaire, alors que 1 CDI sur 3 est cassé au bout d’un an. Les banques accepteront elles, elles aussi, petit à petit ce « modus operandi» pour valider une demande de crédit d’un client non salarié ?

La Rédaction

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